dimanche, janvier 07, 2007

La Joie Veut L'éternité

Rassurez-vous, ce titre n’implique pas que je suis en pleine crise mystique, je n’ai pas changé tant que ça. C’est simplement la traduction littérale de Joy Wants Eternity, le groupe que je suis allé voir vendredi soir. Fidèle au rythme de ce blog qui alterne relation de concerts obscurs et déambulations avec appareil photo, je reprends ma quête du moment musical extrême. C’est donc à la première variété qu’appartient cet article, avec son lot de photos floues et de comparaisons bien tordues. Rassurez-vous, je prépare des posts sur autre chose. Un bon concert, ça me manquait sincèrement.
Bien qu’honnêtement, je suis musicalement à la limite du burn-out. Trop de classements de fin d’année, trop de blogs musicaux contenant des merveilles téléchargeables (si ça vous intéresse, il suffit de demander), trop de noms nouveaux pour l’année à suivre, trop d’écoutes prématurées d’albums à venir (le futur !!! s’annonce comme une tuerie), trop de cd’s (mes dernières acquisitions sont du Coltrane et du Tchaïkovski, c’est vous dire), enfin, mon petit cerveau sature d’informations. Mais la perspective de braver une pluie tenace pour aller au Comet me mettait quand même en joie. C’est que l’endroit est bien situé (au dessus de Capitol Hill) et je m’y suis déjà rendu deux fois. Cette fois-ci, Koen a décidé de passer le week-end à marcher dans la neige. Drôle d’idée en soi, on verra s’il en réchappe.

Il est 21h. Le premier concert ne sera pas avant 22h, et la tête d’affiche est à minuit et demi. J’en profite pour aller voir le rayon des disques griffés au magasin pas loin, vous savez bien, celui dont je vous ai déjà parlé. Pour des prix imbattables (mon record : un double à $2.5), ils proposent des cd’s échangeables. Ce qui fait que je rate la majeure partie du premier des quatre groupes. Mauvaise idée, ce que j’en entends a l’air vraiment bon. Imaginez une version Noisy d’Interpol. Pas grave, Caves devient un nom à suivre dans l’impressionnante série de shows proposés quotidiennement ici. C’est un peu ce qui manque à Bruxelles, de petites salles proposant de petits concerts pas chers et de très bonne qualité.

Le second groupe s’appelle Red Martians (photo ci-dessus). Une fille (à la basse d’office, c’est comme ça le rock) et deux garçons pratiquent un rock qui doit beaucoup à My Bloody Valentine. C’est le ton des groupes du soir et je suis venu exprès pour ça. Je n’avais plus vu personne jouer du vibreur sur tous ses accords depuis longtemps. Chouette musique en attente des choses sérieuses. Qui commencent avec Blue Light Curtain (photo ci-dessous). Deux filles, un garçon et une boîte à rythme (incluse dans le line-up) font une musique qui joue sur la complémentarité. De deux voix tout d’abord, d’une batterie apportant de la puissance en plus de l’entêtante beatbox ensuite, de la guitare et d’un clavier aux lourdes nappes enfin. Le résultat est intéressant, prenant même parfois, faisant honneur au cliché qui veut que le plus simple puisse être le plus efficace.

Mais le morceau de résistance est Joy Wants Eternity. J’avais déjà voulu voir ce groupe, au Paradox, mais un retour trop tardif dans une salle qui ne vendait que du café et des Snickers ne nous avait pas permis de les voir vraiment. Mais ici, je vais prendre ma revanche. Quand le groupe installe son matériel, on sait qu’on n’est pas là pour rigoler : un clavier et trois guitares, c’est là pour produire du son. Et quel son mes amis. Le lieu, pas énorme, s’y prête sans doute fort bien, mais l’expérience est vraiment unique. C’est de la matière-son, un bruissement qui devient presque solide, qui entoure, qui est partout. Je me déplace même pour constater que le son est encore là. Je n’ai pas spécialement retenu de titres, mais le souvenir de ces sensations est très vivace encore. Mon premier moment mémorable de 2007. Pour une somme dérisoire, dans un endroit pas spécialement fait pour ça, avec une assistance pas vraiment fournie mais qui profite du moment, on peut vraiment passer une soirée qui compte. Il est une heure et demie, je rentre pour treize heures de sommeil pas volées...

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