mercredi, novembre 08, 2006

Bande de chevaux


Premier concert américain. Mon petit doigt me dit que ca ne sera pas le dernier. Je ne prends pas de risques en disant ça, un second m'attend ce soir. Par souci de cohérence, cette relation est la même que celle postée sur le site, le vrai, l'unique. Cet article comporte en outre quelques détails moins musicaux et des photos en plus.

Encore une fois, l'emplacement est tout près des endroits ou je me suis promené récemment. Il y aurait donc un semblant de centre. La salle s'appelle The Showbox, joli nom, hein? Tout d'abord, comme annonce, on vérifie mon passeport. Pas que j'aie l'air spécialement jeune (encore que…) mais c'est la règle ici des qu'il y a possibilité de boire de l'alcool. Ca ne doit pas être l'extase avant 21 ans ici. Les portes ouvrant a 7 heures, c'est a cette heure-la, pas après, que j’arrive. C'est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Bonne parce que je verrai tout des premières parties, pas top parce que le concert principal commencera trois heures et demie plus tard.

Première constatation, la salle est engageante. Le public plus jeune est cantonne dans une sorte de fosse pour que les vrais, les durs, ceux qui ont 21 ans et ont accès au bar puissent regarder les concerts de loin en sirotant des boissons fermentées.

Première partie. Ca part très fort. Un chanteur puissant et subtil, des compos pas renversantes d'originalité mais tenant la route, c'est du bon. Un genre d'emo-rock a l'américaine, c'est-à-dire joue a fond les manettes. Apres avoir vu des ouvertures de concerts parfois approximatives récemment, je prends vraiment du plaisir.


Lassé d'être un peu loin alors que la densité des gens me permettrait d'être plus près, je plonge dans l'arène. Manque de bol, la seconde première partie, Juanita Family, propose une country fadasse qui me plombe d'entrée. Erreur de casting manifeste, ce groupe de gentils de Portland, Oregon, est un peu une caricature qui chante. Leur simplicité et une certaine subtilité dans l’interprétation ne les sauveront pas.

Le temps de réprimer un bâillement, s’avance la… troisième première partie. Eh oui, pas question de s'embêter. On s'embêtera d'autant moins que le Canadien est vraiment divertissant. Une grosse caisse pour le pied droit, une caisse claire pour le pied gauche, deux mains pour la guitare et une bouche pour les deux harmonicas et la voix, le bonhomme a une bonne coordination. Comme les morceaux sont chouettes comme tout et que les interventions a priori à contretemps font bien marrer le public, le sourire revient.

Le plat de résistance arrive enfin. Groupe de Seattle, Band Of Horses joue à domicile (plus pour longtemps, ils déménagent bientôt en Caroline du sud - question météo, on ne leur jettera pas la pierre en tous cas) et ceci est leur dernier concert de la tournée américaine. De l’autre côté de l’Atlantique, Band Of Horses est encore peu connu. Je ne pense pas qu’on soit nombreux à mettre ça dans nos i-pod en tous cas. Ici, leur public est plutôt jeune et enthousiaste. Quoi qu’il en soit, leur premier album m’avait bien plu. Le verdict de la scène sera-t-il le même ? Plutôt oui en fait, parce que les titres emblématiques en studio profitent d’une belle puissance sur scène. Funeral ou The Great Salt Lake font tout de même partie de ce qui s’est fait de mieux en 2006. Les musiciens sont en tous cas impeccablement en place, avec une mention spéciale pour le guitariste (qui est le même que celui du groupe d’ouverture). Ils sont bien rôdés, en place. Le chanteur est fort à l’aise avec le public et amuse la galerie. Il faut en tous cas être culotté pour lâcher « Ceci est notre fausse dernière chanson, après on s’en va cinq minutes et vous nous rappelez en triomphe ». La voix tapie sous des tonnes de réverb’ reste sacrément typique, même si elle évoque obligatoirement My Morning Jacket et donne un réel relief à ces morceaux qui prennent automatiquement de l’ampleur.

Band Of Horses, s’il n’est pas un inépuisable réservoir de frissons, est un groupe plus que digne d’intérêt et dont la musique d’accès facile mais intense est promise à une diffusion plus large. On parie ?

Voilà, j’ai accès ici à des groupes qui sont rares en Belgique et je compte en profiter et vous le relater. Prochaine étape : Islands.

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